Un complot machiavélique dans le Londres victorien
Du bout des doigts , Sarah Waters, Denoel , 2003 , 749p.
Existe en poche, collection 10/18.
Quatrième de couverture
Londres, 1862. À la veille de ses dix-huit ans, Sue Trinder,
l'orpheline de Lant Street, le quartier des voleurs et des receleurs,
se voit proposer par un élégant, surnommé Gentleman, d'escroquer une
riche héritière. Orpheline elle aussi, cette dernière est élevée dans
un lugubre manoir par son oncle, collectionneur de livres d'un genre
tout particulier.
Enveloppée par une atmosphère saturée de mystère et
de passions souterraines, Sue devra déjouer les complots les plus
délicieusement cruels, afin de devenir, avec le concours de la belle
demoiselle de Briar, une légende parmi les cercles interlopes de la
bibliophilie érotique.
Héritière moderne de Dickens, mais aussi de
Sapho et des Libertins, Sarah Waters nous offre une vision clandestine
de l'Angleterre victorienne, un envers du décor où les héroïnes, de
mariages secrets en amours interdites, ne se conduisent jamais comme on
l'attendrait. Un roman décadent et virtuose.
Mon avis
A nouveau, j'ai dévoré ce roman de Sarah Waters, que j'attendais de lire depuis de longs mois, après en avoir lu des critiques dythirambiques sur d'autres blogs. Je n'ai pas du tout été déçue, je dirais même que c'est son meilleur roman, le plus maîtrisé. On y retrouve l'époque victorienne, merveilleusement décrite, et un affrontement mêlé de haine, d'amour et de désir entre deux femmes; son thème favori.
Dans tous les romans de Waters, il me semble retrouver le sujet de l'enfermement (l'asile d'aliénés ici, la prison dans "Affinités") et celui de la trahison et du complot, révélés souvent à la fin, comme un formidable coup de théâtre, qui surprend le lecteur.
Vous imaginez une jeune femme regardant un film à suspense avec de multiples rebondissements, les yeux grands ouverts fixés sur l'écran et l'air ahuri ?
C'est moi, pendant cette lecture.
C'est un roman fabuleux ! L'auteur SAIT raconter une histoire et a de l'imagination à revendre.
Le lecteur est complètement manipulé pendant toute la première partie et ensuite pred tous ses repères.
On suit d'abord l'histoire du point de vue d'un personnage, on a cru comprendre les mêmes choses, on a eu la même vision de la situation ... Au début de la deuxième partie, quand tout bascule, le lecteur est aussi déboussolé que le premier personnage mais se retrouve entraîné avec le deuxième, qui lui offre à voir un tout autre aspect des événements précédents ...
Il ne manque rien à ce livre : personnages attachants, histoire palpitante, nombreux coups de théâtre, écriture maîtrisée, ambiance victorienne, érotisme, désir, haine, amour, tromperie, complot, violence, ...
En bref
C'est diaboliquement délicieux !