Interlude
Les inséparables, Marie Nimier, Gallimard, 2008
"J’aimais la voix traînante de Léa, ses cheveux roux, son incroyable
vitalité. Nous nous comblions, est-ce qu’on peut dire cela ? Se
combler, comme deux pièces de puzzle qui s’ajusteraient parfaitement,
mais ne viendraient pas de la même boîte. Que nous est-il arrivé ? Où
sont passées les deux amies perchées sur le tabouret du photomaton, les
petites filles amoureuses, les adolescentes en colère ? Il faudrait
retourner dans la cabine, glisser une pièce dans la fente pour obtenir
l’image vivante, la preuve tangible de cette force qui nous habitait.
Au lieu de ça, un rideau se lève, et c’est Léa qui apparaît. Léa et son
nouveau métier, rue Saint-Denis. Léa et ses bras troués. Il n’est pas
besoin d’aller très loin, parfois, pour être dans un autre monde."
Récit d'une grande amitié entre la narratrice et Léa, ce roman nous conte leurs vies entremêlées, depuis l'enfance. Léa subjugue la narratrice qui nous confie leur histoire, ou plutôt celle de Léa ... En effet, j'ai trouvé que, à vouloir raconter leur enfance, la narratrice ne parlait finalement que de son amie ... De Léa, on saura tout : son beau-père, ses animaux, ses petits amis, ... Mais de la narratrice, le minimum, qui s'accorde avec Léa et ses péripéties. Quel est exactement son métier ? D'un coup, au détour d'une phrase, elle évoque son enfant, mais qui est le père ? Révélatrice de la relation de fascination qui l'unit à Léa, Léa qui prend toute la place dans cette amitié, cette absence d'informations sur l'autre partie du fameux binôme m'a agacée.
Pourtant l'histoire accroche, l'écriture est belle ... Mais, en fermant le livre, j'ai pensé que tout cela était assez prévisible.