Chroniques du campus
Je vous emmène / Joyce Carol Oates, Le Livre de Poche, 2004, 350p.
Quatrième de couverture
Ah, les années soixante ! L'insouciance des
jeunes filles en robes vichy colorées et aux cheveux crêpés, qui
flirtent innocemment avec de gentils garçons au rythme de mélodies pop
sucrées... À travers l'autoportrait sans concession d'une jeune
intellectuelle aux tendances obsessionnelles, Joyce Carol Oates détruit
l'image d'Épinal d'une époque que l'on évoque souvent avec nostalgie.
Car la narratrice de son dernier roman a bien du mal à trouver sa place
dans ce monde soit disant libre et merveilleux. Dans sa famille, tout
d'abord, où, seule fille au milieu d'une ribambelle de frères, on
l'accuse d'avoir provoqué la mort de sa mère. À l'université ensuite,
où elle poursuit avec passion des études de philosophie, essayant de
déchiffrer le sens de la vie, au lieu de se trouver un époux comme ses
camarades et d 'obtenir le seul diplôme reconnu pour une femme dans les
années soixante : une bague de fiançailles. Enfin, dans les bras d'un
brillant étudiant noir alors que la ségrégation raciale bat son
plein...
Bien plus qu'une chronique de l'Amérique des années soixante, "Je vous
emmène" retrace le parcours d'une jeune femme à la fois vulnérable et
rebelle, pleine d'humour et en proie à une profonde détresse, qui tente
de construire son identité en dehors des modèles offerts par une
société engluée dans ses préjugés et ses tabous. Un instantané de chair
et de sang qui raconte la vie des femmes avant la libération sexuelle
et la révolution féministe.
Mon avis
A nouveau, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman. J'aime de plus en plus Oates, elle me surprend toujours. La narratrice de "Je vous emmène" est bizarre mais attachante. La description des fraternités des campus américains est intéressante et assez affligeante. Concernant son histoire avec l'étudiant noir, j'ai été un peu déçue , je m'attendais à mieux. J'ai également été un peu agacée par les innombrables citations philosophiques, trop obscures pour mon pauvre petit cerveau ! La fin arrive trop vite et le début paraît un peu trop tiré en longueur en comparaison.
En bref
Ce n'est pas le meilleur roman d'Oates (qui, pour moi, est "Les chutes") mais il se laisse lire avec plaisir.